Signification des dénominations 14/34/54/74/94

Bonjour à tous !
Je suis nouveau sur ce site et je brûle de poser la question qui à elle seule a justifié mon inscription: à quoi correspond le premier des deux chiffres utilisés en extension dans la désignation commerciale des modèles Renault depuis le TX de 1981?

Exemples: 145-14, 90-34, 155-54, 175-74, 180-94

Voici ce que je sais déjà (ou pense savoir, corrigez-moi si erreur):
-Renault en désignation fonctionnait en chevaux SAE (145-14 = 135cv DIN), sauf pour les petits modèles (ex: 75-14 = 75cv, bizarre... au passage si quelqu'un a la réponse...)
-113-12 = 2 roues motrices, 113-14 = 4 roues motrices
-Au début, le 1 a-t-il été adopté pour le passage des années 70 (ex: 751-4) aux années 80 (75-14) ???
-Tout ceci semble suivre un ordre chronologique de sortie des modèles. Exemples : 145-14 (1981), 90-34 (1989), 155-54 (1989), 175-74 (1989), 180-94 (1991) (pardonnez-moi si je me plante sur les dates, je n'ai pas mon encyclopédie vol.2 du tracteur Renault à portée de main...) et j'observe une certaine corrélation avec les gammes, le design, et les plages de puissance. Mais ceci n'apporte pas une réponse très précise hélas.

Je continue donc à me poser LA question: pourquoi le choix de ces chiffres? Et pourquoi diable fonctionner en impairs? (1, 3, 5, 7, 9)

Je sais, ça fait beaucoup de questions pour un nouveau membre. J'ai épluché le site et n'ai pas trouvé de réponse complète à ce sujet - au passage, je m'excuse le plus sincèrement du monde si un forum contenant la réponse m'a échappé...
Si quelqu'un pouvait m'aider à mieux dormir la nuit... Je m'en pose de ces questions existentielles, ha ha!
Merci infiniment d'avance à tous et très bonne journée!

Cordialement

Bonsoir,

Et bienvenue sur le site de l'Amicale du Tracteur Renault (ATR).
Effectivement c'est une bonne et vaste question à laquelle je ne suis certainement pas le plus compétent pour répondre, le domaine technique étant plus dans mes cordes. Cependant je vais tenter de répondre au moins partiellement et j'espère que des commerciaux pourront prendre le relais pour vous répondre de manière plus complète.
En préambule il faut signaler que les appellations commerciales des produits sont plus des critères marketing pour favoriser le regain d'intérêt, l'accroche commerciale et dynamiser les ventes d'un produit que des critères reposant sur des logiques techniques ou scientifiques.
Avec la gamme 1973, les appellations commerciales reposaient sur une logique simple:
- les premiers chiffres donnaient la puissance ex. 651 ==> 65 ch DIN,
- le dernier chiffre donnait la version du tracteur:
* 651 ==> 1= version agricole, 2= version travaux public, 6= version fruitier,
- quand le tracteur existait en version 4 roues motrices, le suffixe -4 était ajouté à la suite de la puissance et de la version du tracteur ex 651-4.
Cette logique est abandonnée au moins partiellement à partir de la gamme T en 1981, sans réelle rigueur les premiers chiffres indiquent la puissance DIN du moteur plus 10 exemple 113.12 = 103 ch, 133.14= 123 ch ...
Comme vous le signalez justement cette logique n'est pas respectée avec les tracteurs de gamme moyenne par exemple le 75.12 avait une puissance DIN de 75 ch. Je ne connais pas les raisons de ces différences.
Pour ce qui est des 2 derniers chiffres, je ne connais pas la signification du 1 s'il en a une d'ailleurs, mais le 2 indique la version 2 roues motrices (RM) et le 4 la version 4 RM exemple 113.14.
A partir de 1989, le 1 devient 3 sur les tracteurs de gamme moyenne de séries M et P et 5 pour les tracteurs de gamme haute série T avec des évolutions de style et techniques: nouvelle carrosserie capot et face avant notamment le nez de capot et techniques avec freins immergés, engagement du pont avant sous couple entre autre.
Les 1 sont remplacés par 7 en 1989 puis 9 en 1991 sur les tracteurs de puissance supérieure à 160 ch dont la principale particularité était de ne pas être dotés de transmissions Renault ainsi que du relevage Tracto-Control.
Voici donc brièvement résumée la réponse à votre question et l'état de mes connaissances sur le sujet. Je suis désolé de ne pouvoir faire plus.
Amicalement.

Et bien voilà un forum agréable avec des gens prompts à la discussion!
Merci à jb23 pour votre message de bienvenue et votre réponse rapide et éclairante!
Comme vous l'indiquez dans votre préambule, nous sommes face à un mystère qui tient sans doute plus (voire exclusivement...?) du marketing que de données simplement techniques. Une dénomination commerciale qui doit avoir sa propre logique interne mais qui m'échappe quelque peu. Comme j'aime les jeux de piste, je continue cependant à m'interroger sur ce choix de progression en impairs (1, 3, 5, 7, 9... A ce propos, si l'évolution de la série T avait perduré, que se serait-il passé au delà du 9? Un 190-114...??? Ha Ha!)
Donc encore merci à vous jb23 d'avoir pris le temps de me rédiger ce récapitulatif concis. En particulier pour certaines données des suffixes de la gamme 1973. Un passionné poli et serviable...
Peut-être qu'un commercial CLAAS ou ancien commercial Renault aurait des éléments de réponse interne au service marketing? J'espère qu'ils visiteront cette page; et j'en profite pour remercier d'avance tous les membres quels qu'ils soient de me lire et d'éventuellement m'apporter leurs connaissances!
Bonne continuation à tous.
Cordialement

Bonjour,
Comme l'a répondu jb23, l'appellation commerciale répondait plus a des critères marketing que réellement techniques quoique en cherchant bien je suis certain que nous trouverions dans certains cas des cohérences entre technique et marketing.
Quant à la suite de la gamme "T", je pense que vous sous-estimez les capacités du service marketing de l'époque, en effet la gamme T a été remplacée en 2001 par les Témis (base gamme T), vous voyez plus de chiffre et le tour et joué ! Maintenant pourquoi Témis et pas un autre NOM ???
Avant vous avez eu les CERES, CERGOS, ERGOS, ARES.... les chiffres avaient leurs limites c'est sans doute la raison du changement, et cela a continué par la suite
Amicalement

Bonsoir jjg72
Et merci de votre aimable participation à mes turpitudes concernant cette fameuse série T!
Ma petite digression n'avait aucunement pour but de railler le service marketing de l'époque. Service qui, comme vous le soulignez très justement, avait beaucoup de ressources...

Voici mes connaissances sur le Témis, et, sans obséquiosité, je parle sous votre contrôle et celui des autres membres de ce forum, corrigez-moi si nécessaire:
La série T, un best-seller pour Renault Agriculture et l'une des plus grandes réussites commerciales sur le marché français (voire européen?), fabriquée toutes versions confondues pendant presque 20 ans, n'a apparemment été poursuivie, outre son inévitable obsolescence à l'orée des années 2000, pour cause de restructuration de l'offre suite à l'arrivée des Arès en 1997. Et c'est pour s'assurer le passage en douceur au niveau de la clientèle que le Témis a été lancé, s'adressant particulièrement aux afficionados de la série T, conservant certains fondamentaux de celle-ci (cabine bien sûr, transmission, console du TCE... etc), avec moins de sophistication et à un prix plus avantageux que les Arès. Grosse évolution cependant, l'arrêt du montage des moteurs MWM, remplacés par du Iveco (ou DPS sur le 550).

Votre remarque est très judicieuse, exit les numéros grâce aux nouvelles séries Arès, Ergos etc...
Mais, joueur devant l'éternel, je me suis cependant imaginé dans un temps suspendu, où les tractoristes étaient restés bloqués aux années 80/mi-90, et où l'utilisation de la numérotation en suffixe chez Renault était conservée ad vitam eternam... (à ce propos, exemple révélateur, l'ancêtre du Cérès, premier "dieu grec" de chez Renault, n'était-il pas le 90-34 FT, resté à l'état de prototype?)
Bref une autre façon de formuler ma grande question de cette mystérieuse numérotation en impairs, utilisée à mes yeux (et ce jusqu'à que j'obtienne la réponse) de façon quelque peu arbitraire, malgré quelques éléments révélateurs techniques et commerciaux mentionnés par jb23 et moi-même.
J'ai lu, re-lu et re-re lu l'encyclopédie du tracteur Renault vol. 2, ouvrage excellent et somme extraordinaire, mais ma question reste en suspens.

J'espère que certains lecteurs prendront le temps de lire attentivement ce passionnant échange et pourront y apporter leur grain de sel.

La question reste grande ouverte!!!!!

Cordialement

Bonjour,
Rassurez-vous, je n'ai pas pris votre réflexion comme une raillerie, mais je sais très bien que les systèmes de numérotation dits intelligents ne sont pas pérennes (expérience professionnele), ils ont tous une limite, tenir plus de vingt ans avec un tel sytème c'est déjà bien !

Juste une précision vous écrivez :
"Grosse évolution cependant, l'arrêt du montage des moteurs MWM, remplacés par du Iveco (ou DPS sur le 550)."

En fait c'est l'arrêt de fabrication des moteurs MWM (repris par KHD en 1986) des derniers Gamme T qui a nécessité le montage de moteurs Iveco (voir page 305 du Tome 2 Encyclopédie du Tracteur Renault), il y a fort à parier que les derniers gammes "T" auraient continué leur vie jusqu'au remlacement par les ARES 500/600 si cet événement n'était pas survenu. Les homologations sont très couteuses, les TEMIS n'auront duré que 3 ans !
Quant à votre question initiale sur les chiffres impairs, pas plus de précisions de ma part
Amicalement